Je viens de terminer “l’oiseau d’Amérique” ce livre est riche, j’ai tellement de choses à dire sur ce livre que je ne sais pas par quoi commencer. Déjà une critique, cela sera fait, une critique qui n’en est pas vraiment une. Ce livre a été écrit avant Internet et Internet a changé pas mal de chose, il a été écrit, aussi, à une époque ou le plastique et le nucléaire étaient vu comme une réponse à notre société et ça génère des choses qui sont dorénavant étrange. Des plastiques inusables, des sources d’énergie infinie …
Déjà, indéniablement, il a une vision de la robotisation relativement juste pour l’époque, “les robots ont le regard de leur créateur, des personnes qui haïssent l’humanité, sous prétexte de l’accompagner, ils la détruisent” (chercher la citation exacte), seuls les “psitaxis” (chercher le nom exact) sont amicaux. Les religieux sont d’une stupidité confondante pour l’écrivain qui semble aimer Jésus, qui voit en Jésus un symbole de la bienveillance incomprise. Les travers de l’éducation, on peut faire faire ce qu’on veut de quelqu’un qui est soumis depuis l’enfance, et la désobéissance est un acte libératoire et indispensable, mais il faut avoir un but. Les gens se suicident dans une société ou les drogues sont la solution et quand en plus les drogues sont stérilisante, le suicide devient une fin en soi, le désir d’enfant est profondément encré en l’humain, semble sous-entendre l’auteur, ou peut-être est-ce moi qui me fais plaisir ? L’éducation peut nous empêcher de voir des choses qui sont devant nous, et même si parfois, on les voit, on peut, même, refuser ce qui nous libèrerait. L’écriture, le vocabulaire est la source de la connaissance, en mettant des mots sur des sensations, on retrouve la mémoire et avec la mémoire, le temps qui passe et cette conscience du temps qui passe est ce qui nous différencie de l’animal.
Ce qui me chagrine un peu est que Paul Bentley, un des trois personnages du livre, ouvre son esprit, certes, avec la lecture, mais surtout avec le cinéma, et surtout avec des films du début du cinéma, non pas que je nie que le cinéma puisse être artistique et libératoire, mais pour moi le cinéma est avant tout une industrie, même s’il existe quelques artisans, et même si dans l’industrie cinématographique, il peut y avoir des pépites. Mais dorénavant, je pense que le seul art qui soit est l’art vital, celui que chacun fait quand il a besoin de dire ou d’exprimer quelque chose, et cet art-là ne peut être vendu, ni même commercialisé. Mais je pense que j’aurai l’occasion d’écrire plus en profondeur sur ce que je pense de l’art. Toujours est-il que Paul Bentley se libère grâce au cinéma tout d’abord, puis de nouveau grâce à la lecture et avec la musique enregistrée sur la fin. Mais surtout, il prend conscience de ce qu’il est en écrivant son journal, et cela a donné un nouveau sens à l’idée de ce que je tente en écrivant le mien. Je m’aperçois que j’écris somme tout peu sur ce qui m’arrive dans la vraie vie et beaucoup plus sur les réactions générées par la lecture, mais il est vrai que je sors moins que je ne lis, mais je vais essayer d’écrire un peu plus sur mon quotidien qui m’échappe un peu. Le second personnage, Mary-Lou, le personnage féminin, est très étrange, car il est somme tout peu cerné, elle est original, ouverte, sexuelle, et finalement mère, tout au long du livre, on peut percevoir que l’écrivain est, par rapport au reste, étranger à la féminité. Robert Soppforth, le dernier personnage important, peut être même le plus important est un robot et un robot magnifiquement humain, un robot qui sait tout et ne fait rien, pourquoi est-il noir ? Je me pose encore la question, car cela est précisé plusieurs fois dans le livre. Il possède le savoir suprême, mais (vengeance de l’écrivain ?) il n’a pas de sexe. Il est ce que l’humanité technique a fait de plus aboutie, au point que ses fabricants lui ont même retiré la possibilité de se supprimer, il est fait sur une base humaine, on ne sait pas trop comment et dans le fond, on s’en fiche, mais toujours est-il qu’il est en haut de l’échelle du moment. Et il est conscient de ce qu’il est, mais sans réellement l’être, il est le symbole des travers d’une humanité qui se perd. Je vais arrêter là, car j’ai besoin, peut-être, de laisser passer un peu de temps avant d’aller plus loin.
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