je ne suis pas vraiment innocent,
j’ai moi aussi les mains pleine de sang.
il coule de mes vêtements,
et de mon téléphone insidieusement,
ma nourriture n’est guère épargnée finalement,
car les viandes et légumes industrialisées dangereusement
tuent autant.


parfois je choisi aveuglement
parfois le choix je ne l’ai plus


je pourrai dire «  je ne savais pas »,
mais les médias me culpabilisent,
sans jamais reconnaître l’essentiel :
nous ne sommes que des marionnettes.
je pourrai ne plus les écouter et devenir aveugle et sourd,
et me contenter du bruit de l’eau de mon robinet
et des fictions de mes écrans,
me prélasser dans un bain au saveurs synthétiques
et rêver d’un amour obscène.
mais je suis là et bien las.

les murs religieux pissent le sang des ouvriers morts
combien de guerre pour édifier les murs de ma mairie


je me ment à moi même
en voulant ignorer le dilemme
je suis ancré dans ce système
et j’ai encré trop de papier de mes blasphèmes
certains pensent sans doute que j’exagère
que je pourrai prendre les choses à la légère
et ne voir que les bonnes choses de l’univers
en oubliant, facilement, toutes ces misères


je ne suis pas vraiment innocent
j’ai moi aussi les mains pleine de sang

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