J’éprouve parfois un irrésistible besoin de manger sans avoir faim. Je mangerai n’importe quoi dans n’importe quel ordre sans me sentir substanté. Juste le besoin de faire quelque chose. Là, quand je l’écris, je trouve cela ridicule. Il y a tellement de choses à faire de plus utile, de moins nocif que de se nourrir inutilement. Mais parfois cela devient frénétique, je termine tous les paquets entamés jusqu’au dernier, et je me sens triste. Non, pas réellement triste, mais plutôt seul, ou inutile. Une solitude stupide qui n’a rien à voir avec le réel, car je suis entouré et plutôt bien entouré, seul dans le sens : “À quoi bon tout cela”? Seul dans le sens inutile. Ce qui tout aussi stupide, car je ne suis pas inutile, pas complètement, mais j’aurai besoin d’être indispensable, de partager, de brasser, mais je n’arrive pas à faire le peu que j’ai à faire alors comment je pourrai être indispensable ? Comme je l’ai écrit précédemment, j’aime les taches routinières, mais parfois, elles m’étouffent, j’aimerais être ballotté par quelque chose de sexy, comme quand j’étais jeune et que je ne savais pas ce qui allait se passer le lendemain. Mais je ne suis plus jeune. Dieu merci. J’oublie parfois que ces errances m’ont souvent mené nulle part, dans des voies sans issue ou qui ne m’intéressait, sommes toutes, pas. Mais c’était excitant de se lancer dans une nouvelle aventure, comme la fois où j’ai accepté de jouer dans une pièce de théâtre, apprendre le texte, les positions, chercher, douter, recommencer, sentir le trac monter, jouer et me barrer avant les applaudissements, car je m’étais trouvé nul. En fait, je ne m’étais pas trouvé si nul, mais j’ai eu peur du regard des autres, peut être même ai-je eu peur d’être heureux et fier des applaudissements, quand je jouais, j’étais quelqu’un d’autre, les applaudissements auraient été pour moi et j’ai eu peur. Peur ou honte ? j’avais oublié le souvenir de cette première pièce de théâtre, j’en ai fait d’autres et j’ai souvent eu le tract mais jamais plus je n’ai eu aussi peur, aussi honte de faire du theatre. Combien d’expérience de ce type ? Tant et aussi bien dans l’art que dans ma vie professionnelle. Et paradoxalement, je n’ai jamais ressenti cette honte, cette peur dans ma vie professionnelle. En fait, j’ai longtemps eu peur de créer et encore aujourd’hui, je me dis “à quoi bon tout cela” ? Cirillo, je t’emmerde, tu es un artiste, certe, mais tu es trop, trop con.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.