morose

nous avons refusé la puissance naturelle
pour nous lover, crédule
au cœur de puissances humaines obscures.
la peur des intempéries,
la peur des attaques
et déjà, la peur de l’inconnu,
nous ont jeté entre des mains avides
de nos sangs de nos sueurs et de nos spermes.

désormais ils spéculent sur nos maladies et sur nos morts,
asservissant les ventres de nos femmes,
vendant nos enfants aux plus offrant,
en attendant de pouvoir se passer d’elles, de nous.

réservoir de pièces détachées,
pièces interchangeables au prix fort,
nos corps ne sont plus à nous :
tatouons nous, perçons nous, illusionnons nous,
mais soyons sain ils ont besoin de nos reins
pour être éternellement dominateur

créant des machines toujours plus cruelles,
ils marchent sur nos vies, dans la crainte d’une guerre,
d’une crise, notre bonheur est fragile,
c’est le prix de notre confort,
de nos films, de nos livres, de notre sécurité.

nous ne pouvons plus crier
sans être enfermés
nous ne pouvons plus aimer
sans être vilipendé
nous vivons sur des passages cloutés
de plus en plus étroits

nos voisins sont suspect,
la nuit effrayante, nos nourritures toxiques.
nous refusons la douleur et la mort.
nos corps puent sans leurs parfums synthétiques.
nos peaux sont fades sans leurs maquillages.
les mannequins des vitrines sont plus humains
et nous avançons mécaniquement
pas cadencés par des montres autoritaires
nous sommes les zombies trop nombreux
d’un monde technologique qui ne veut plus de nous.

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