Étiquette : science-fiction

  • Le film de la veille : Black Dog

    Le film de la veille : Black Dog

    Black Dog

    Pas grand chose à dire, une belle histoire. Guan Hu maîtrise le sujet.

    Je crois que, de nos jours, le cinéma est plus souvent un objet industriel de communication qu’un objet réellement artistique. Il faudra d’ailleurs que je vérifie la définition d’« art. ». Un film nous révèle des choses, et souvent pas celles que l’on voit aux premiers regards. Les cinéastes actuels, pour la plupart, ont fait des écoles. Ils ont appris le côté technique, cadrage, étalonnage, etc., mais aussi le rythme et la communication. Sur le tournage, il y a plein de métiers différents qui interviennent tous dans une certaine mesure et influencent le produit fini. Si Hollywood et les productions américaines sont de formidables machines de diffusion de l’American way of life, je ne doute pas que des dictatures comme la Russie, l’Inde et la Chine, dans le cas présent, ne sont pas ignorantes des outils de propagande. Et ce film, fait avec l’autorisation des autorités chinoises, ne peut que servir la propagande chinoise. Mais cela doit être fait avec subtilité et finesse, d’ailleurs le film est tourné dans des décors très « western » …

    Le film nous montre donc une ville chinoise, ChiXia quasi abandonnée, mais qui va vite être reconstruite avec l’assentiment général de la population. Fin d’une époque, début d’une nouvelle. Le héros est un repris de justice, mais il est facilement accepté par l’ensemble de la population. Peu de femmes dans cette ville, je n’ai vu qu’une infirmière, deux enfants et une grand-mère. Les autres sont des saltimbanques de passage, aux mœurs étranges pour ne pas dire dissolues, mais joyeuses.

    Guan HU nous décrit un Lang taiseux, amoureux de The Wall de Pink Floyd, ancien héros saltimbanque déchu pour un meurtre, de retour chez lui.

    Son rapport à la famille, à l’amour et aux animaux sont traités :

    • le père est présent, mais isolé, malade, alcoolique, Il est fidèle à son ancien travail, surtout pour les animaux notamment un magnifique tigre du Bengale à qui il donne de la bouillie. Il est présenté comme incapable de se rééduquer. Il a mis une petite fortune de coté pour Lang. Lang ne semble pas avoir de mère, juste une grande sœur, bavarde et plaintive. Il se préoccupe presque plus de son voisin que de son propre père.
    • L’amour, Lang plaît aux femmes du cirque, et surtout à une, Raisin, sans que nous sachions s’il est intéressé et s’il cède, mais cela le mène à une ivresse qui manque de le tuer en l’envoyant dans un précipice. Il ne meurt pas, mais son lévrier noir s’enfuit et est victime d’un accident qui finira par le tuer. Lang sera capturé au bord de la falaise par ses ennemis qui le soumettront. Bref, l’amour ne semble pas être la tasse de thé du réalisateur, ou alors un thé très amer. Ceci dit, très rapidement, il semble aimer les animaux.
    • Les animaux, notamment les chiens, sont présentés comme gentils mais envahissants et, de ce fait, pourchassés par des profiteurs qui n’hésitent pas à escroquer la population en leur faisant payer, très cher, une taxe animale domestique. Ces chiens sont poursuivis, maltraités et emprisonnés. Ils sont enfermés comme les animaux dans le zoo qui seront libérés lors de l’éclipse, un évènement annoncé par la radio tout au long du film et qui occasionne un rassemblement en dehors de la ville. Guan HU aime les animaux et il filme le chien de Lang chassant un lièvre et le ramenant vivant, même lièvre qui est offert à titre du Bengale avec lequel il joue, ces scène m’ont laissé perplexe, mais le réalisateur s’est fait plaisir en filmant magnifiquement ses animaux sauvages errant dans la ville abandonnée.

    Une Chine entre deux époques qui n’a pas grand-chose à dire, si ce n’est qu’elle se bat pour se reconstruire malgré « les chiens » (nous ?), une Chine quasiment sans femmes où chacun est à sa place, si petite soit-elle, avec des gens de talent, heureux et soumis.

  • Le film de la veille : Mickey17

    Le film de la veille : Mickey17

    Mickey 17

    Je ne vais généralement pas voir de comédie, et cette fois-ci encore, je n’y suis pas allé pour ça. Mais j’ai rarement passé un aussi bon moment ; malgré tout, sous la légèreté apparente du film, le réalisateur Bong Joon Ho (B.J.H.) nous dit des choses.

    Mickey, le personnage principal déjà, est un loser d’une patience infinie qui accepte l’inacceptable sans jamais se plaindre. Il semblerait même qu’il accueille avec bienveillance cet inacceptable qui aiderait la communauté. Je me suis demandé si Mickey n’était pas l’image du spectateur, de l’Américain ou même d’une humanité…

    Son copain, Timo, est-ce un hasard, est un comédien, coréen comme le réalisateur. Il est un malin, voire même un peu fourbe, et il se sort facilement des situations où Mickey lui subit. Un inconscient rapport entre Occidentaux et Asiatiques ou plus précisément entre Américains et Coréens ?

    Sa petite amie Nasha, une femme d’action au tempérament fort, qui l’aime à la folie.

    Kenneth MARSHALL est la caricature d’un Trump, d’un MUSK et d’un MUSSOLINI doué d’un égo surdimensionné que sa femme Ilfa et son majordome Preston maîtrisent facilement.

    Dans ce film, le pouvoir est entre les mains d’un républicain, un loser lui aussi mais riche, qui a perdu les élections. En bon républicain américain, il accepte les défaites sans en assumer les responsabilités. Au contraire, il a les moyens (cela aurait été intéressant de le savoir) et des rêves plus que grandioses. Il a un cercle de fans qui adore ses fantaisies, son côté grand-guignol et est prêt à le suivre jusqu’au bout du monde et même au-delà. Ce pouvoir a besoin de victimes obligées d’obéir comme Mickey, mais aussi comme l’ensemble de l’équipage à qui il va imposer des restrictions essentielles, juste pour parvenir à ses fins expansionnistes. Il est amusant de voir que Mickey, la victime désignée du film, est la seule présentée comme se fichant des restrictions, comme s’il avait conscience de son indispensabilité.

    J’ai l’impression que pour BJH, il n’y a que deux types d’Américains : les fans stupides qui croient en un avenir meilleur et les autres, tous les autres qui sont bien obligés de suivre, et j’oubliais quelques personnes influentes, mais qui semblent hors sol et sans réel pouvoir.

    L’amour semble important pour le réalisateur, car il est très présent dans le film. Il semble se moquer du rapport dominant-dominé de Nasha et Mickey présenté comme une connivence improbable entre deux êtres qui s’acceptent d’un regard, le fort protégeant le faible en le laissant libre de ses choix. Les deux devenant d’une jalousie maladive, même si le fort accepte la nouveauté et le risque avec un enthousiasme déconcertant. Il se moque de cette situation, mais la prend suffisamment au sérieux pour que la complicité sexuelle née de cet amour « at the first sight » qui les a unis leur permettra de sauver la vie de leur communauté. à mettre en rapport avec l’autre « amour » du film entre Kenneth et Ilfa fait de duplicité et d’intérêt…

    Je remarque que l’amour homosexuel doit être un sujet important pour BJH pour qu’il apparaisse dans diverses scènes du film : le couple Kai et Jennifer. Lors de la première rencontre avec les autochtones de la planète, une équipe d’exploration dont Jennifer et Mickey perd les pédales et le réalisateur décide de sacrifier Jennifer, cette disparition valant une punition à Mickey de la part de Kenneth, punition qui aurait dû précipiter sa fin, mais qui sera à l’origine de la survie de la communauté. Elles sont présentées comme des utérus purs pour le pouvoir qui ignore ou fait fin d’ignorer leurs penchants sexuels. Penchants sexuels, au demeurant, pas si fermés que cela, car Kai ne refuserait pas une relation hétérosexuelle avec un Mickey pas vraiment considéré comme un être humain, et encore plus quand elle s’aperçoit que cette relation devrait être secrète. Dans la scène de la fin, elle semble avoir déjà remplacé Jennifer.

    Les savants sont au mieux de rares génies qui facilitent la communication, au pire et globalement, des expérimentateurs dignes des camps de concentration allemands, proches du pouvoir et sans respect aucun pour la vie humaine. Mais ayant le respect à tort d’une population qui leur fait confiance.

    Sûr de sa force, et dans l’intention de sauver son amour, Nasha fait preuve d’un réalisme politique et social qui lui permet de dire ses vérités au pouvoir en place. Celui-ci lui fait payer cher son insoumission, mais sadiquement, la garde en vie.

    Les extra-terrestres en tardigrade, effrayants et sympas, sont une jolie trouvaille visuelle.

    Mickey 17

  • Le film de la veille : The Arrival

    The arrival

    The arrival un film de 1996 démontrant, déjà, et en même temps la paranoïa et l’hypocrisie Américaine : la planète se réchauffe mais ce n’est pas de leur faute, non vous plaisantez : ce sont des extra-terrestres qui non content d’envahir notre planète envisagent de l’adapter à leur condition de vie en se fichant pas mal que leur condition ne soit pas les nôtres et que leur environnement nous tuera.

    The arrival, ils arrivent et ça va chauffer

    Je ne suis pas allé au bout, j’ai peut être eu tort, peut-être que le réalisateur se moquait du comportement des européens quand ils sont arrivé aux Amériques, mais j’ai un doute.

    vu à la maison sur une chaîne oubliée

    Merde, je viens de lire la fiche Wikipedia de David TWOHY, il est le réalisateur de Pitch Black et les Chroniques de Riddick deux de mes films de SF préférés 🙂 🙂